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HOMME LIBRE, TOUJOURS TU CHÉRIRAS LA MER

C'est une approche très personnelle et unique que propose Jean-Claude, coach de voile à Gruissan, sur le littoral audois, dont l'un des voiliers 'Esprit de Sel' est amarré sur le quai des Palmiers du port. En sa seule présence, on se sent retrouver son axe. L'école de croisières, AUTRE RIVE, association créée en 2002, n'est pas comme toutes les autres. Sa particularité ? Prendre soin de l'humain. Son accompagnement est global et son offre complète : formation pratique à la navigation d'un voilier, expertise du bateau et coaching, pour passer d'une rive à l'autre. De la terre à la mer. Autour d'un thé, le coach de voile évoque son parcours, en restitue l'essence à travers le jeu de questions réponses auquel il s'est prêté. Homme debout, il sensibilise avec bienveillance chacun(e) au vivant, à l'écologie et à l'environnement. La voile, il l'a connue sur le tard, lui qui affirme qu'il n'y a pas d'âge pour commencer. En moins de trois ans, il a obtenu son brevet d'état de voile et de skipper sans rien y connaître, ni avoir vécu dans un environnement lié aux activités nautiques. Dans quelques mois, il prendra la mer, de Gruissan, avec un équipage, en destination d'un sanctuaire réservé aux dauphins sauvés de la captivité. Entretien avec Jean-Claude, coach de voile à Gruissan. 


vague(s) magazine pureplayer, intuitif et évolutif : rencontre avec Jean-Claude, coach de voile

vague(s) : L'univers de la voile fait rêver et toutefois, semble inaccessible... Quelle approche proposez-vous à travers votre école de croisières AUTRE RIVE  ? 

Jean-Claude : Il y a une vingtaine d'années, la pratique de la voile était quand même un peu élitiste. Maintenant, elle se démocratise. L'idée, en créant l'association AUTRE RIVE était de mettre cette pratique à la portée d'un plus grand nombre. Et de les accompagner à passer d'une rive à l'autre, de la terre au bateau. Avec tous les changements que cela occasionne, au niveau de la prise de décision, et le fait de passer le cap. J'observe des personnes qui passent devant le bateau et qui rêvent d'aller sur l'eau, mais qui se disent : je vais attendre la retraite... Ce que je constate, c'est qu'il y a des rêves comme ceux-là qu'on garde pour la retraite. C'est très curieux pour moi, cela... Le but de la vie, pour moi, au contraire, c'est de mettre en oeuvre ses rêves, d'expérimenter la vie en œuvrant. C'est cela, le secret, c'est de partir à la rencontre de soi au travers les activités que nous propose la vie. 

 

 

« Quand je dis aux gens qu'il n'y a pas d'âge pour démarrer la voile,

ce n'est pas du discours, je l'ai vécu, c'est tout à fait possible »

 

 vague(s) : Et pour vous, Jean-Claude, comment s'est fait cette rencontre avec la voile  ? 

Jean-Claude (sourires) : Je ne peux pas faire l'impasse de revenir sur mon histoire... A 17 ans, j'ai eu une tumeur à la colonne vertébrale, qui s'est révélée maligne par la suite et qui ne m'a pas épargné les douleurs que cela a généré. J'ai passé mon adolescence et le début de ma vie d'adulte à souffrir monstrueusement, physiquement et moralement. A un moment, je voulais partir, traverser le désert en 4x4. Et je me suis dit que si jamais, je me trouvais en difficulté médicale en plein désert, il valait mieux que je m'en occupe avant de partir. Je me suis mis à la recherche de quelqu'un qui pourrait m'aider à solutionner ces problèmes de dos. Mes parents, désespérés, avaient déjà tout essayé : acupuncture, médecine chinoise, rebouteux, magnétiseur... Et rien ne marchait. Et puis, un jour, je rencontre à Toulouse un médecin - devenu depuis un ami - qui me met entre les mains d'un chirurgien, doyen de la Faculté de Médecine de Toulouse, département neurochirurgie. J'ai été l'un des premiers à expérimenter scanners, scintigraphie osseuse - c'était un procédé mis en place pour les astronautes afin de vérifier le taux de calcification en état de pesanteur. Ils découvrent alors une tumeur de la taille d'un petit pois sur la colonne vertébrale. Et décident de m'opérer, me prévenant toutefois qu'au vu de l'emplacement de la tumeur, j'ai à peu près 50 % de chance de sortir de l'opération en chaise roulante. 

 

vague(s) : Vous prenez alors le risque ? 

Jean-Claude : Oui, j'avais 24 ans. Je décide d'accepter cette opération qui va durer six heures. Ils se rendent compte que la tumeur fait finalement la taille d'une orange, me recousent et m'opèrent une semaine après. Le chirurgien me demande de faire partie d'un panel de patients afin de tester une nouvelle thérapeutique. J'accepte. Trois mois passent, je recommence à marcher, avec la kinésithérapie. Le chirurgien demande un jour à me voir, et m'annonce que tout ce que j'avais reçu comme traitement n'était que de l'eau et du sucre. Il n' y avait aucun produit chimique. Il avait confiance en moi. Pendant 15 ans, tous les ans, je l'ai rencontré en dehors de ses consultations officielles. Il me faisait passer toute une batterie de tests. Il ne comprenait pas comment javais guéri. Les autres personnes opérées de la même tumeur se trouvaient ou dans un état végétatif ou en chaise roulante. Pour ce chirurgien, ma guérison demeure mystérieuse. 

 

vague(s) : Et vous, comment l'expliquez-vous ? 

Jean-Claude : C'était la foi. J'ai la foi. Je me suis, par la suite, intéressé aux soins, au magnétisme, et j'ai pratiqué le magnétisme sur des personnes atteintes de cancer, ou aux prises avec des addictions. Cela marchait assez bien. J'ai arrêté du jour au lendemain, je me retrouvais en position de pouvoir par rapport aux patients, et je ne savais pas gérer cela... 

 

vague(s) : Vous vous étiez formé au magnétisme ? 

Jean-Claude : J'ai découvert, en suivant une initiation auprès d'un maître spirituel que chacun d'entre nous a des capacités de guérison, - j'en étais la preuve -, et qu'il suffisait de les développer. J'ai entamé mon parcours de 'développement spirituel' en m'intéressant à la psychanalyse freudienne, à l'EFT, la kinésiologie, l’ostéopathie du péricarde. Et à chaque fois, je le testais sur moi, j'allais apprendre en me formant à ces méthodes. Je m'en servais comme outils de développement personnel, je m'en sers toujours d'ailleurs. Puis, je me suis intéressé à la géobiologie et aux soins chamaniques. J'ai suivi deux formations certifiantes de géobiologie. Et je me suis servi de mon lieu de de vie comme test. En créant une salle de guérison dans la maison, que j'ai travaillé de manière vibratoire. 

 

vague(s) : Comment alors êtes-vous venu au coaching ? 

Jean-Claude : A force d’accompagner les personnes sur l'eau, je me suis rendu compte que j'avais besoin de compétences en coaching pour les accompagner à vivre leur projet. Avec l'association AUTRE RIVE, créée en 2002, je me suis spécialisé dans l'accompagnement aux personnes qui veulent changer de vie, et qui veulent partir faire un tour du monde à la voile. L’idée que je me faisais des choses n’était pas forcément ce dont ils avaient envie. Il me semblait important, pour accompagner les personnes là où elles voulaient aller de partir de leurs besoins. Sans rien projeter. Et je me suis alors formé aux neurosciences, à Paris, à l'Ecole ANC -  approche neurocognitive et comportementale dont Jacques Fradin (1) est superviseur -. J'y ai rencontré Agnès, l'actuelle Présidente de l'association, spécialisée en gestion du stress et situations difficiles pour personnel naviguant. Je lui ai proposé de former à deux, car je suis très attaché à l'idée de former en binôme. Avec les deux pôles, le féminin et le masculin, c'est très important, quelle que soit l'ouverture que l'un ou l'autre peut avoir... Mais cette formation en neurosciences ne m'a pas suffi. Je la trouvais trop cérébrale. Je me suis rendu compte que je parvenais, de manière intuitive, au même diagnostic que ceux qui utilisaient tous leurs savoirs.  

vague(s) magazine pureplayer, intuitif et évolutif : rencontre avec Jean-Claude, coach de voile

vague(s) : Votre accompagnement est donc plutôt intuitif  ? 

Jean-Claude : Moins je nourris le mental et mieux je me porte... Je me suis formé à d'autres méthodes de coaching afin de m'adapter à chacune des personnes que j'accompagne. On fait des bilans au fur et à mesure de la formation. C'est ainsi que la personne se rend compte qu'elle progresse et gagne en confiance en soi. Et c'est souvent ce qui manque, chez beaucoup, la confiance en soi. On peut faire tous les stages que l'on veut, mais tant que cette confiance en soi n'est pas posée, installée, les peurs reprendront toujours le dessus, quelles qu'elles soient. Dans nos sociétés, on a tendance à nourrir davantage le côté négatif que le côté positif, les médias y participent grandement, d'ailleurs. Avec le coaching, je propose d'aider la personne à changer d'état d'esprit. Tout est question d'état d'esprit.

Le coaching sert à cela : sortir du confort, de programmes sournois et de pensées erronées, du type 'Il faut en chier dans la vie'. On en a tous une bonne liste. Tous ces conditionnements qu'on a entendus depuis si longtemps... Le coaching va déverrouiller tout cela. La personne est en situation d'ouverture, et c'est à ce moment là que non seulement, elle peut se rapprocher de ses rêves, mais en plus, elle a un succès incroyable. Tout concorde, dans cet état d'ouverture, à ce que les choses viennent à vous. Vous n'allez pas les chercher, elles viennent à vous. Magique...

 

« Tout le monde a ces capacités à l'intérieur, il suffit simplement

de décider de s'en occuper et d'en prendre soin »

 

 

vague(s) : L'outil, c'est le bateau ? 

Jean-Claude : Le bateau est un outil fabuleux. Pour certaines personnes, dès qu'elles mettent le pied dessus, le stress se réveille. Et là où il y a du stress, on va travailler avec la personne, car tant qu'il y a du stress, la personne ne pourra pas aller plus loin. Il faut gérer ce stress en premier. 

 

vague(s) : Et comment se manifeste le stress chez les personnes que vous accompagnez ? 

Jean-Claude : En premier lieu, je discute avec elles, même pour un baptême de voile (2), qui dure deux heures, l'essentiel l'été de mes prestations. Il y en a qui ont le mal de mer, d'autres qui ont peur de franchir le pas, et au final, une fois sur le bateau. Tout cela disparaît pour laisser place à ce qui se trouve là, dans le creuset de la personne. Et la personne va s'apercevoir, en barrant le bateau, que c'est comme si elle prenait le cap de son être. Le fait que le voilier se déplace sur l'eau, avec tout l'inconscient qui ramène à l'avant-vie, au fœtus, aux émotions... Il se passe beaucoup de choses sur l'eau. 

Aller faire de la voile n'est pas anodin. C'est parce qu'il y a quelque chose en elle, à l'intérieur d'elle, un rêve que la personne a mis de côté. Elle a envie qu'il se passe quelque chose dans sa vie, elle ne sait pas quoi. Et à ce carrefour-là, on peut bien trouver un bateau avec un accompagnement professionnel. Et les vies changent.

Je sensibilise les personnes que j'accompagne à l'environnement, à l'écologie, à la planète. Tout cela, c'est du vivant. C'est un tout. Le simple fait de passer du temps sur l'eau plonge dans un état méditatif. Etre sur l'eau relie à l'essence, car une fois qu'on a mangé, qu'on est en t-shirt et en short, on n'a pas besoin de grand chose. La vie en mer s'organise différemment de la vie sur terre. 

A la fin du baptême, les personnes sont souvent en questionnement. Cela faisait longtemps, pour certaines, qu'elles avaient envie de prendre la mer. Elles se sont autorisées à vivre l'expérience, et cela leur a plu. "On verra plus tard ", disent quelques-unes. Mais pourquoi plus tard ? Pourquoi ne pas profiter maintenant, alors qu'elles sont en bonne santé ? Combien j'en ai vu passer devant le bateau, de ces personnes qui allaient réfléchir et que j'ai revues deux ans après, elles avaient eu un problème de santé, et là, on sent bien qu'à l'intérieur, l'élan de vie s'est amoindri. L'individu est souvent décalé, il ne s'est pas remis dans sa zone centrale, et le simple fait d'être sur l'eau, cela le replace systématiquement dans cette zone. Sans rien faire. 

 

vague(s) : C'est une voie directe que vous proposez en quelque sorte ? Pas besoin de forcer ? 

Jean-Claude : Non, cela se fait tout seul. Vous passez deux heures en bateau et vous êtes posé. Dès qu'on coupe le moteur, il n'y a plus que la voile et la mer. Vous êtes ailleurs. Sans rien faire. On a tendance à croire qu'il faut faire beaucoup de choses. Mais non, justement, un moment, il faut lâcher. C'est tellement facile que personne n'y arrive. Il n'y a pas plus simple. Il suffit d'être là, dans le présent. Si vous êtes dans le présent, vous êtes obligatoirement là. Tout le monde a ces capacités en soi, il suffit simplement de décider de s'en occuper et d'en prendre soin.


(1) Jacques Fradin, Docteur en Médecine et membre de l'Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive, dirige l'Institut de Médecine Environnementale (IME) fondé en 1987. Il y anime une équipe de recherche en neurosciences cognitives, en partenariat avec l'université Paris VIII. Il est fondateur et directeur scientifique de l'Institute of NeuroMananagement (INM, Paris et Bruxelles), expert auprès de l'Association Progrès du Management et du Plan Urbanisme Construction et Architecture (PUCA). Il est co-auteur de "L'entreprise neuronale " (2001) et "Manager selon les Personnalités " (2006) publié aux Editions d'organisation. 

(2) Jean-Claude propose différentes formules de sensibilisation à la voile, dont le baptême de voile, qui dure deux heures. 


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AUTRE RIVE, Ecole de Croisières 

Embarquement : Quai des Palmiers | Gruissan 

Jean-Claude, coach de voile | 06 75 83 10 00

Plusieurs formules : du baptême de voile à la mini-croisière | Accompagnement de votre projet de A à Z 

Site web : autrerive-croisières.fr


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